INTERVIEW
Interview de Kaori Yuki dans le
numéro 21 du magazine Hana to Yume, où le dernier
chapitre de Comte Cain a été prépublié.
Attention, SPOILERS !!!
Nous avons enfin pu lire la dernière partie
de "God Child". Beaucoup de lecteurs ne peuvent probablement
plus rien voir à force d'avoir pleuré, mais il est
encore trop tôt pour refermer le livre. Restez avec nous pour
jeter un oeil sur notre interview de Madame Kaori Yuki (1), qui
vient juste de terminer l'écriture du script!
[Q.] La dernière partie de
God Child, ça a dû être terriblement éreintant.
S'il vous plaît dites nous ce que vous ressentez après
avoir fini d'écrire le dernier chapitre.
Madame
K.Yuki (surnommée "Yu" à partir d'ici):
J'ai l'impression d'avoir terminé l'oeuvre de ma vie. Tout
comme à la fin d'Angel Sanctuary [Qu'elle surnomme "TenKin",
d'après le titre japonais "Tenshi Kinryûku"
(2)]. Je me sens consumée. Pour l'instant tout ce que je
veux c'est dormir pendant un moment sans penser à rien...
[Q.] : "L'oeuvre d'une vie"...
En effet, le premier chapitre a été publié
il y a 13 ans. Quand vous avez commencé la série de
Cain, saviez-vous comment elle se terminerait?
Yu
: Pendant les premières étapes, j'ai dessiné
des petits sketchs des deux ou trois points que je voulais atteindre
et petit à petit, j'ai décidé des images. A
peu près au moment de Kafka, j'ai décidé de
l'ultime direction que prendrait la trahison de Riff et son point
culminant, et décidé de la façon la plus picturale
de le faire. C'est probablement à ce moment là aussi
que le passé du Docteur m'est venu.
[Q]: La scène de la trahison
de Riff a eu un impacte terrible. En parlant des personnages, tellement
plein de glamour, des hommes si fascinants sont apparus, les lecteurs
(3) étaient tous enchantés. Qui est votre personnage
préféré, Yuki-sensei (rires)
Yu
: Mon préféré est le docteur! Ses barrières
(4) sont si ridiculement minces, et il est si dangereusement hypersensible.
Mais dans la réalité, je ne voudrais me trouver nul
part près de lui, vous savez. Mon deuxième personnage
favori était le croque-mort. Le genre "agir avant de
discuter"...
[Q] : A présent, une question
un peu en dehors du sujet de la série... Ceci est un magazine
mensuel, mais à présent que cette longue série
est terminée, qu'est-ce qui vous plairait le plus à
faire ensuite?
Yu
: Juste là maintenant, je voudrais passer un jour entier
à ne rien faire quoiqu'il arrive.
[Q] : Je comprends. Vous aimeriez
recharger vos batteries petit à petit. Et quand vous aurez
retrouvé votre énergie et que vous vous sentirez d'attaque
à vous réinvestir dans quelque chose, quelle sera
votre prochaine idée?... S'il vous plaît, laissons
place à un peu d'enthousiasme et ce genre de choses.
Yu
: Mon prochain projet... Je n'ai pas encore décidé
duquel il s'agirait, mais il y a un bon nombre de choses que j'ai
envi de dessiner par plaisir. S'il vous plaît, soyez patients.
Si le prochain projet n'est pas encore décidé, je
serais en revanche capable de vous envoyer un monde complet de sur-tension,
je crois... En quelque sorte.
[Q] : Ah ah. Nous attendons impatiemment.
Bien, s'il vous plaît, un dernier message pour vos lecteurs.
Yu
: Pour la façon dont vous m'avez encouragé à
travailler sur God Child depuis si longtemps, vraiment, merci. Je
me demande si God Child n'aura pas été trop court,
mais depuis le début j'espérais pouvoir l'amener aussi
loin, et juste comme je l'ai prévu, je vous ai offert la
scène finale. En ce qui me concerne, c'est une série
dans laquelle j'ai mis tout mon amour, et si je peux vous le transmettre
à vous mes lecteurs, alors j'en suis très heureuse.
Et bien, je vous reverrais à l'occasion d'une prochaine série!
(coeurs)
[Q] Merci beaucoup d'avoir pris le
temps de parler avec nous en ce jour aussi épuisant.
(1) Yuki-sensei en japonais. C'est
à dire littéralement "le professeur Yuki".
Mais nous n'utilisons pas ce genre de titre honorifique en français.
C'est un niveau poli, donc on traduirait par "Madame untel".
(2) Ajout d'explication à la
note de Risu-chan.
(3) Je soupçonne qu'en fait
nous parlons là principalement des lectrices. Mais c'est
impossible à déterminer en japonais, pas plus qu'en
anglais
(4) Barrières au sens de "frontières".
Jezebel semble toujours sur le fil, entre folie et sanité
d'esprit.
La traduction de cette interview
vous est proposée grâce à l'aide aimable et
l'autorisation de Risu-chan. Merci de ne réutiliser son travail
ou le mien sur AUCUN autre site.
Un encart en fin d'interview annonce
la suite de "Ludwig Kakumei" pour 2004.
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